– Et tu dois te confesser ?
– Non, on écrit sur un papier et puis on le brûle tous ensemble
“Nous nous confesserons et puis s’il le faut je brûlerai tout”, pensas-tu bien plus tard, seul, à l’écoute de cette case de l’esprit, encombrée, que chacun reconnait.
Le peu de terre à la lisière des baskets, cette ligne parfois humide au-dessus de la cheville et les folies furieuses de la journée qu’elle rappelle? Cette sueur oisive, la plus belle, gagnée à coup d’envies et de regrets piquants comme ce grain de blé enfilé dans un des pores plastiques? L’odeur adorée de ses heures affolantes? Le soleil à l’ombre trop fraiche? Le coeur battant l’esprit à toutes volées? Et l’envie de répondre à toutes ces promesses, justes nées comme un jour? Que faudrait-il brûler?
La vie fut belle puis il fallut mourir. Pire encore, y penser, comme un luxe finalement accessible, au bout du compte. Comme les autres. Comme jamais. C’était le point de croix. Se savoir équivalent, échangeable. Comme un autre. Avoir le temps contant. Et ne plus savoir qu’en faire. Quoi faire désarmé, sans plus de lutte à mener?
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– E devi confessarti ?
– No, si scrive su un foglio e poi si brucia tutto, insieme.
“Ci confesseremo e quindi se necessario brucerò il tutto”, concludesti tempo dopo, da solo, all’ascolto di questa piccola casella della mente, ingombrata, che chiunque conosce.
Il sottile tratto di terra al confine delle scarpe, questa linea a volte umida al di sopra della caviglia e le furiose follie della giornata che essa ricorda ? Questo sudore ozioso, quello più bello, guadagnato a colpi di desideri e rimpianti pungenti come questo chicco di grano infilato in un poro di plastica ? Il profumo adorato di queste ore sconvolgenti ? Il sole dall’ombra troppo fresca ? Il cuore picchiando così forte l’animo ? E la voglia di rispondere a tutte queste promesse, appena nate come il giorno ? Cosa ci sarà da bruciare ?
La vita fu bella poi si dovette morire. Pensarci, peggio ancora, come un lusso finalmente accessibile, alla fine dei conti. Come gli altri. Come mai. Era il punto di croce. Sapersi equivalente, intercambiabile. Come tutti. Avere il tempo scontato. E non sapere più cosa farne. Cosa fare disarmato e senza lotta da portare avanti, oramai ?